Nécrologie

Adieu Pierrot

J’ai appris la nouvelle, ce matin, en lisant « L’Alsace ». Pierrot Mack vient de décéder. Il avait 71 ans. Avec lui, disparait une des plus grandes figures du handball mulhousien.

Si les moins de 50 ans ne peuvent pas le connaître, le (petit) handballeur mais (grand) passionné de ce sport que je fus gardera de lui un souvenir impérissable. Au-delà d’un palmarès exceptionnel – 14 saisons en Nationale 1 (12 avec le FCM, 2 avec l’ASM), 945 buts en championnat (meilleur buteur haut-rhinois en N1) – Pierrot fut, sur un terrain, aussi brillant dans le jeu qu’exemplaire dans son comportement. Ses exclusions doivent se compter sur les doigts d’une main.

Si sa carrière internationale ne fut aussi riche que son talent l’aurait mérité, la raison en est bien simple : il était trop correct ! Je n’oublierai jamais la confidence que me fit, un jour, Jean-Pierre Lacoux, alors entraîneur d’une équipe de France dont les résultats étaient loin d’être aussi brillants qu’aujourd’hui. « Je ne sélectionne pas Pierrot parce qu’il n’est pas assez brutal. Pour espérer gagner des matches au niveau international il faut, aujourd’hui, des joueurs beaucoup plus virils ». Je suis sûr que Pierrot prit cela pour un compliment. La FFHB le récompensa d’ailleurs en lui décernant le prix du joueur le plus fair-play.

Pierrot avait une autre qualité, la fidélité. En quelque vingt années de carrière, il ne connut que deux clubs : le FCM, où le talentueux formateur Charly Zund lui apprit les bases du handball, et l’ASM, où il évolua durant deux saisons (62/63 et 63/64) parce qu’il avait envie de jouer au plus haut niveau. La Nationale 1, il la retrouvera deux ans plus tard. Le temps d’y conduire le FCM, avec les Clad, Armbruster, Héras, Schirlin et autres, un titre de vice-champion de France « Excellence » (N2) à la clé. Avec le club du regretté Dr Schlier, Pierrot vivra une formidable aventure. Il évoluera au côté de quelques joueurs réputés tels Victor Majerlé, Boris Golic, Raoul Buchheit, Daniel Stoltz, Robert Centanni, Jean-Marie Seyller, sans oublier un certain Zlatko Zagmester. A cette époque, le Palais des Sports affichait souvent complet, notamment lors des derbies avec Altkirch et le RC Strasbourg.

Si, depuis ma retraite, je l’avais perdu de vue, j’eus encore le bonheur de discuter avec lui il y a deux ans. Il était venu chercher un livre – les « Experts » – que je lui avais procuré. Pierrot était tel que je l’avais toujours connu. Calme, sympathique, agréable. Un mec bien, je vous le disais. Si le paradis existe, une place lui est sûrement réservée.

A la famille en deuil, et notamment à son frère Yves, ancien champion de France de natation, je présente mes condoléances émues.

Notre photo : Pierrot Mack en action lors d’un choc FCM – Dijon au Palais des Sports. Une élégance et une efficacité rares.

Adieu à Robert Monclar

C’est en parcourant le site de la Fédé, il y a un instant, que j’ai appris la triste nouvelle. Robert Monclar est décédé ce matin des suites d’une longue maladie. Il avait 82 ans. Le père de Jacques, le populaire et compétent consultant de TV, fut un des meilleurs basketteurs français dans les années 50. J’étais trop jeune à l’époque même si je me rappelle un match France – URSS en 1958 au Palais des Sports de Mulhouse où il évolua au côté d’un certain Christian Baltzer. Et puis, j’ai un souvenir plus personnel. En 1975, il occupait les fonctions de directeur sportif au sein d’un RC Paris où son fils Jacques faisait ses premiers pas chez les seniors. Le Racing évoluait en N2 (Pro B actuelle) dans la même poule que le MBC. A quelques jours du match, je l’ai interviewé. Avant de conclure l’entretien, je lui dis : « Vous savez, depuis sa création, le MBC n’a pas encore perdu seul match au Palais des Sports ! » Sa réponse : « Mais toute série est faite pour s’arrêter un jour ! » Je ne dis pas que c’est Robert Monclar qui a inventé cette formule aujourd’hui archi connue. Mais, moi, je venais de l’entendre pour la première fois. Et savez-vous ce qui s’est produit ? Le RC Paris est venu gagner à Mulhouse !

Robert Monclar laissera une trace indéfectible dans l’histoire du basket français. Toutes mes condoléances à Jacques et à toute la famille en deuil.

Adieu Thierry

Je viens d’apprendre la nouvelle en ouvrant la TV ce matin à mon réveil. Thierry Roland vient de décéder. C’est un « mammouth » de l’audiovisuel – l’égal des Roger Couderc, Léon Zitrone, Robert Chapatte – qui disparaît. Son palmarès – 13 Coupes du monde, 9 Euros – illustre, mieux qu’un long commentaire, la dimension du personnage.

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